Magdalena, vivre, non survivre

À quatre-vingts ans, je pense que j’ai bien vécu, maintenant j’attends que la mort vienne me prendre… Cela allait arriver un jour ou l’autre.
Je me retrouve en fauteuil roulant, mon squelette ne voulait plus rien savoir. Pour mes soixante-cinq ans, les douleurs musculaires apparurent comme un : salut toi ! Je viens te faire souffrir plus que tu n’as souffert.
Qu’à cela me tienne Malo me promène au village… Nous avions dû vendre la maison des hauteurs. Ma maison en rondin, celle de ma Mouma. Ma santé ne me le permettait plus. Il m’était devenu impossible d’y vivre. En hiver quand la neige tombait dru que personne ne pouvait monter nous voir ni nos enfants ni le médecin. Cela était devenu une évidence notre déménagement.
Au village, nous avions presque tout à portée de main et nous étions plus libres de nos mouvements.
Ce fut un déchirement de me séparer des deux maisons là, où ma vie avait vraiment pris enfin vie… Celle de ma Mouma ou nous avions vécu.
Un énorme déchirement…